Discussion:Low-tech et Communs
À l'invitation de Emlaurent, voici ci-après mes réflexions sur la page. relecture de : https://wiki.lescommuns.org/index.php?title=Low-tech_et_Communs&oldid=31637 (pour trace de la version)
Au fond des remarques de forme
- Licences
- Sources
Les licences des sources employées selon la réutilisation de celles-ci n'auraient-elles pas il me semble une implication précise sur la licence de la page, de ses sections selon l'utilisation, etc. Si les caractéristiques de la licence ne s'applique pas (comme sur les dérivations) cela n'impacte-t-il pas la qualité juridique de la licence ? Là où le fond rejoins la forme, c'est que selon que la 'communauté' n'est pas souveraine sur les 'règles' applicables aux ressources qu'elle entend gérer, cela ne remet-il pas en cause la qualité de Commun du triptyque observé ? Et si oui, dans la mesure où les pouvoirs qui 'décident' et 'jugent' les litiges sur l'usage et les mésusages de la ressource se trouveraient être hors de la 'communauté', n'y aurait-il pas là un cas d'observation impliquant l'inexistence de fait du Commun (selon sa définition en triptyque employé dans cette page)? Nous serions je crois dans ce cas, dans "l'Illusion du Commun", illusion tenue du seul fait de l'absence de conflit. Un autre cas d'observation serait le passage en CC-O de contenu élaboré sous CC-BY-SA de la communauté 'wikimedienne' dans "Commons" et "Data".
Venons en maintenant aux sources. C'est une habitude pour moi, c'est quasiment toujours par là que je commence la lecture d'un article. Et sa taille est le premier élément remarquable. La pratique de l'hyperlien, sans référencement dans l'article ne permet pas à un lecteur, sauf à ce qu'il parcourt l'ensemble des hyperliens inclus, de prendre connaissance du corpus sur lequel se base l'article. Dans l'ensemble des pratiques qui caractérisent la transmission de l'information, il est je trouve intéressant de remarquer que la capacité théorique et la capacité pratique sont rarement exposé. Lorsque dans ma discipline j'ai constaté la croissance exponentielle du nombre d'articles publiés, il me paraissait que la conséquence logique serait de reconnaître l'impossibilité pour un chercheur de "prendre connaissance de l'état de l'art" sans intermédiation dans une discipline avec une optique holistique (si toutefois l'ensemble des publications en relevait effectivement _ ce qui n'était pour ma chance pas le cas). Je prends ce détour pour souligner que les capacités incluses à un artefact (objet conçu) conduisent à définir la communauté qui peut l'employer (en son tout ou pour l'une de ses fonctions). S'agissant d'une 'connaissance', connaître l'origine, la méthode d'élaboration, les fondations, est aussi important que l'information (régulièrement jugée comme) principale.[1] Là où l'exercice en sera plus ardu, c'est qu'un article wikipédia (se refusant le caractère primaire) n'est pas une source (mais nous pouvons toujours discuté du caractère secondaire ou non de ladite encyclopédie).
Définition et évaluation normative du qualificatif "high / low" - de la "tech" ainsi que du Communs.
L'article me semble asymétriquement porté sur le "Commun" et pas tant sur le "low-tech" alors qu'il y aurait matière à développer la relation. J'ai moins de réticence que Gauthier Roussilhe dans la production d'évaluation et de définition car je dissocie fréquemment mon jugement et l'applicabilité universelle de celui-ci à laquelle il est si facile de croire. Mais plus encore, je crois impossible la production de pensée sans cette activité constante (d'une définition et de l'évaluation constante des concepts).
Il n'y a pas d'ordre dans un espace vectoriel. L'échelle nominative {high ; low} n'a de relation de préférence que dans celles et ceux qui l'émettent et la reçoive (je préfère le High, je préfère le Low, je juge rétrograde le Low, je juge dangereuse la High etc.). À ce titre, je trouve regrettable qu'il n'y ait pas (du moins à ma connaissance, mais je dois dire que c'est pour beaucoup mon objet de recherche en ACV) de travail de caractérisation des artefacts (objets conçus) dans leur "chaîne de valeur" complète, sur des grandeurs diverses et 'objectivables' (le nombre d'éléments chimiques en jeux, la distance parcouru par ses différents éléments, le nombre de processus techniques et humains requis, la quantité d'information requise ...). Sur cette base, il serait alors possible, bien qu'arbitraire, de définir des seuils sur ces dimensions afin que les inter-locuteurs soient mieux informés des artefacts discutés lorsqu'ils et elles emploient High ou Low tech.
Il y a eu si ma mémoire est bonne, des questionnements similaires sur l'évaluation d'un Commun et de la recherche d'un 'seuil' caractéristique (commun / pas commun) (? Assemblée des communs de Lille, graph en étoile et toile d'araignée Utilisateur:JulienLecaille, notif?). Sans en revenir à l'interrogation de l'illusion du commun, autant que pour la qualification en "High / Low", celle de "Communs" s'y cumule. La reprise des caractéristiques de rivalité et d'excluabilité pourrait je crois adéquatement compléter l'article.
Mais partons d'un usage assumé du Low-tech et reprenons les quelques caractéristiques 'objectivables' mentionnés plus haut. Là réside je crois une relation affinitaire du Low-tech et du Communs. Dans la mesure où le commun se définit par des ressources, des collectifs et des règles, il apparaît pour un "artefact" que plus les chaînes de valeurs sont courtes, plus la quantité d'information requise est faible et plus la matérialité est "simple", plus il sera aisé d'en faire un "commun" car la communauté aura d'autant plus de maîtrise sur l'artefact. Plus un artefact est "appropriable" plus une communauté peut facilement en faire un commun de façon souveraine.
Un poêle dragon en terre-paille, se fait avec ce qui se trouve sous les pieds de celui ou celle qui le fabrique et ne requière que peu d'information (c'est à la disposition d'un enfant d'école primaire). Ce peu d'information peut se transmettre oralement sans requérir d'infrastructure numérique[2] voir même sans langage oral. De forme libre et la méthode d'obtention ne pouvant faire l'objet d'une appropriation, avec de surcroît une abondance du matériau, il n'y a pas ni rivalité ni excluabilité (en dehors de la "foncière" qui je crois est systématisé aujourd'hui). Il ne requière qu'un opérateur pour être mis en œuvre, de l'extraction des ressources jusqu'à sa "fin de vie".
Au final, comme je l'ai déjà décrit ailleurs, je préfère à l'usage, le terme de "technique intermédiaire". Ce qualificatif 'intermédiaire' ayant pour trait qui me plaît de questionner la technique autant et même plus qu'il ne la décrit. Mais ça, c'est parce que j'aime les questions.
RP87 (discussion) 9 février 2021 à 18:15 (CET)