Low-tech et Communs : Différence entre versions
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Version du 6 janvier 2021 à 13:58
Sommaire
1- Introduction
Cette page explicite les liens entre Communs et low-tech notamment sous l'angle de la production de connaissances. Sans vouloir se limiter à l'approche low-tech, cette approche est également applicable aux techniques & technologies développées dans un cadre de construction de résilience. Les pratiques de recherche & développement (incluant la science et le design) sont également concernées par les notions de cette page.
Cette page explicite les points clés pour constituer des connaissances par un travail collectif et pour les entretenir dans la durée. Cette approche est connue sous le concept des Communs. Le contexte spécifique de la low-tech est rappelé avant de décrire les 3 piliers constitutifs des Communs. Les pratiques (outils numériques, modèles économiques, juridiques,...) déjà en place pour construire des Communs sont détaillées. Enfin, quelques ressources dans le domaine low-tech, qui sont déjà traités comme des Communs, sont explicitées à titre d'illustration.
1.1- Pourquoi les communs
La notion de Commun a été conceptualisée depuis une trentaine d'années, en particulier par [Elinor Ostrom]. Mais, avant d'être un concept, c'est surtout un ensemble de pratiques qui s'appuie sur des modes de gestion collective de ressources développés au gré de plusieurs siècles. Ces pratiques ont été remises à jour, notamment pour gérer des ressources numériques (connaissances, logiciels), et commencent à être utilisées pour des systèmes matériels (comme l'était le four à pain communal).En pratique, pourquoi utiliser ce concept ?
- Pour faciliter le travail collectif en posant un cadre, cadre qui peut être évolutif
- Pour identifier, regrouper et faire évoluer de bonnes pratiques
- Pour créer des ressources qui vont perdurer dans le temps
- Pour mutualiser les efforts, tant sur la création de pratiques que sur l'entretien des ressources
- Pour prendre soin des contributeurs (en tant qu'être humain) et créer de la résilience collective.
1.2- Le principe des Communs
Les biens communs (ou “Communs”) sont des ressources gérées collectivement par une communauté selon une forme de gouvernance définie par elle-même.
- note: il convient de distinguer le terme de Commun des termes plus couramment utilisés de bien commun (en parlant d'une ressource naturelle partagée par ex.) ou d'une action en commun.
<a title="Pierre Trendel, CC BY-SA 3.0 &amp;amp;lt;https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0&amp;amp;gt;, via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Schema-Communs.jpg"><img width="512" alt="Schema-Communs" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/7c/Schema-Communs.jpg/512px-Schema-Communs.jpg"></a> Crédit: <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Schema-Communs.jpg">Pierre Trendel</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0">CC BY-SA 3.0</a>, via Wikimedia Commons
[dkj vsk]
Parfois, la gouvernance est distinguée en 2 aspects:
- les règles de prise de décision, un organigramme structurel,... c'est la partie formelle (le côté visible de l'iceberg).
- les pratiques culturelles, les processus & outils de travail, les espaces d'échange, le soin des autres ... moins formel mais nécessaire pour avancer ensemble.
1.3- Particularités des low-tech
Aujourd'hui, les Communs sont surtout liés à de l'immatériel (des connaissances, des codes logiciels, des organisations,...) mais le domaine des low-tech et plus largement des technologies fait appel à de la matière et des systèmes physiques, ce qui n'est pas toujours évident aux yeux des praticiens du numérique (!).
Ainsi:
- Matérialité de l'activité: une des finalités des low-tech est de produire des objets et des systèmes techniques ce qui fait intervenir des machines, des matériaux, de l'énergie. Il n'est pas possible de faire Ctrl-Z lorsque du bois a été coupé. Un espace ensoleillé ne peut être utilisé à la fois pour un potager en permaculture et à la fois pour de la cuisine solaire (Ctrl-C/V n'est pas possible ici !).
- Lien avec un territoire: les techniques, en particulier avec un caractère de résilience et/ou de relocalisation, sont liées à la typologie d'un territoire (son climat, sa géographie,...) et à sa population (culture, pratiques,...). Des pratiques valables à un endroit ne sont pas nécessairement transposables ailleurs.
- Les lieux du Faire: les espaces de travail (atelier, makerspace, laboratoire), les espaces d'expérimentation in-situ et les lieux de déploiement de low-tech (éco-lieu, éco-village, ...) sont des lieux physiques avec des gouvernances spécifiques à mettre en place. Tous ces lieux sont liés à des aspects de propriété privée ou collective ce qui pèse très fortement sur leur gouvernance et sur les conditions d'usage ou d'accès.
{{#ev:youtube|3xB0J_1b6ms}} Par Remixthecommons
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2- Les 3 piliers
2.1- Les Ressources
Les ressources peuvent être immatérielles comme les connaissances, les logiciels, ... ou matérielles comme des machines, des lieux,...En low-tech, voici quelques exemples identifiés de ressources gérés comme des Communs:
Connaissances:
- [Page wikipedia sur les low-tech]
- [ ] Bibliographie historique de la LT (penseurs, philosophes, essayistes)
- [ ] en lien avec une base zotero de ces références
- ajouter les termes utilisés en fct des courants de pensée / les auteurs
- page sur wikipedia avec un lien vers la base Zotero
- A faire
- Liste de technologies LT (page en cours mais à ajouter plus tard)
- Annuaire des conférences/webinaires (à faire?)
- [Annuaire des acteurs Low-Tech & Enseignement] géré sur le [forum lowTRE]
- [Annuaire des projets Low-Tech & Enseignement] géré sur le forum lowTRE]
Ressources matérielles (exemples):
- Une éolienne gérée collectivement dans un habitat partagé
- Un atelier/espace de fabrication avec un usage et un entretien collectif
2.2- La gouvernance
La communauté, réunie autour d'une ressource (par exemple un manuel de fabrication d'une LT ou la constitution d'un annuaire de formations en LT), choisit son mode de gouvernance. Elle décide donc de se gouverner elle-même sous la forme qui lui convient le mieux et qui soit adapté en fonction de la ressource gérée (système de vote collectif, confiance mutuelle, système représentatif, do-ocratie,...). Cette gouvernance doit pouvoir être remise en cause par les membres de la communauté elle-même.
Il existe de nombreuses formes de gouvernance possible, certaines plus adaptées que d'autres à un contexte donné. Des outils ont été développés pour encadrer la gestion de ces modes de gouvernance. Des expérimentations sont également documentées sur différentes plate-formes numériques (des rencontres sont également organisées pour partager ces pratiques de gouvernance et avoir des retours d'expérience)
- [Movilab] est une plate-forme qui capitalise de la connaissance autour de tiers-lieux et permet de partager de la documentation d'actions ou de pratiques. Movilab est un wiki et [gouvernée par les contributeurs].
- Sur Movilab, on y trouve la documentation des [Comices du faire 2020], le déroulé d'un [Low-tech camp], [l'histoire de la Myne] et peut-être votre communauté low-tech.
- [Lescommuns.org] est une communauté ouverte qui oeuvre à faire connaître les communs en France et qui est constituée de [nombreux collectifs](https://annuaire.lescommuns.org/category/collectifs/)** dont l'Assemblée Virtuelle, France Tiers-Lieux, La Myne,...
- LesCommuns met à disposition [des outils] pour faciliter la production de communs et la capitalisation des connaissances, notamment sous forme d'un [wiki et de [pads] (Note: pour accéder aux pads, il faut se créer un compte personnel qui listera les pads que l'on consulte en étant connecté). Un annuaire rassemble des ressources sur les low-tech sur des pads et des wiki.
- La gouvernance de LesCommuns est discutée sur un [chat] pour les échanges quotidiens et un [forum] pour les partages d'informations
2.3- Les communautés
Les communautés sont les groupements de personnes qui créent et organisent des ressources. Ces communautés peuvent prendre des formes différentes et être plus ou moins formalisées.
- Exemples de communautés en low-tech:
- Un collectif qui organise des formations pour apprendre à fabriquer des objets dans une posture low-tech
- Un groupe qui gére un annuaire d'acteurs du low-tech
- Il est possible de considérer comme un Commun une simple page wiki présentant une liste de liens web sur une thématique low-tech donnée. Cette page peut être gérée par 3 personnes avec quelques règles pour choisir les liens retenus. La communauté est alors simplement constituées de ces 3 personnes.
- Le collectif autour d'un Commun n'a pas nécessairement besoin d'être parfaitement identifié. Dans la pratique, il y a souvent des personnes très investies, des contributeurs actifs, des contributeurs irréguliers et d'autres occasionnels.
- Une ressource, par ex. un manuel de fabrication ou un atelier de fabrication partagé, qui n'est pas géré par une ou plusieurs personnes ou entités ne peut plus être considéré comme un Commun. Mais, même s'il n'y a plus de communautés, la ressource continue d'exister (avec, néanmoins, un risque de la voir disparaitre par manque d'entretien).
2.4- Bien distinguer communauté et ressource
Dans l'approche des Communs, une ressource peut perdurer même si la, ou les, communauté(s) qui gèrent cette ressource, change. Cette dissociation ressource/communauté génère cette stabilité et c'est ce qui fait la force des Communs.Il existe, néanmoins, un risque que la ressource disparaisse ou se dégrade par manque d'entretien s'il n'y a plus de communauté.
- Par exemple, la plate-forme [github] héberge des codes de logiciel. Si la communauté gérant un code n'agit plus et n'entretient plus leur gouvernance et leur espace d'échange (qu'il soit numérique ou physique), le code restera hébergé sur github, de manière garantie. Il sera disponible, à minima, pour être utilisé et, au mieux, pour être réapproprié par une nouvelle communauté qui poursuivra le développement et l'entretien.
- Le raisonnement est similaire pour un ensemble de pages hébergées sur [wikipedia] dont le contenu peut évoluer au gré de la présence des contributeurs.
- Contre-exemple: une association qui développe un potager partagé et qui créé un wiki sur le site personnel pour documenter ces expérimentations. La structure associative peut disparaitre (pour toutes sortes de raisons liées à la vie courante des associations) et emporter avec elle ces documentations (à moins qu'une personne de bonne volonté ne fasse une sauvegarde). Le fait que les documentations soient hébergées "en interne" peut également freiner l'appropriation par des personnes en dehors de la structure mais néanmoins intéressées.
{{#ev:youtube|OsjSqaA3twQ}}
3- Les pratiques autour des Communs
La production de Communs s'appuient sur des outils (économiques, juridiques, numériques,...) mais... ce sont que des outils. Mettre une licence creative common sur un tutorial de fabrication d'une low-tech ne le transforme pas pour autant en un Commun s'il n'y a pas un accès aux sources, un espace pour échanger sur l'évolution de la documentation, etc...
Attention: certains systèmes collaboratifs servent à alimenter des bases de données (par exemple: un appel à fournir des sites webs sur un thème donné). Il y a un risque que les contributeurs n'aient que peu de prise quant aux choix qui sont fait sur ces données (quelles données sont intégrées et lesquelles sont rejetées), à quoi seront utilisées ces données, etc... Ces systèmes sont louables dans l'idée mais il y a un risque réel que les contributeurs soient dépossédés de leurs apports et que cette ressource (la base de données) soit rendue inaccessible voire perdue si la structure porteuse de la base de données disparait et que *les contributeurs ne puissent rien y faire*. Ces pratiques dites "collaboratives" ne permettent pas vraiment de reconnaitre la contribution individuelle ou le travail fourni autrement que par une reconnaissance globale. Les wiki (Wikipedia par ex.) permettent d'identifier, par l'historique, les acteurs qui contribuent aux rédactions.
Dans cette partie, il va être évoqué:
- les outils numériques
- les licences
- les modèles économiques
- les structures juridiques
3.1- Outils numériques
- Malgré les critiques que la posture low-tech peut avoir vis-à-vis des technologies numériques, ces outils restent aujourd'hui indispensables pour partager du savoir, des informations ou simplement pour s'organiser en communautés ou entre contributeurs.
- Les outils de documentation qui sont fortement recommandés et utilisés parmi les commoners, sont:
- [Framapad] (technologie [Etherpad])
- Prise en main rapide mais interface peu ergonomique
- les fichiers hébergés sur Framasoft sont à durée de vie limitée
- Pad (langage [Markdown] utilisé par la technologie Codimd)
- Prise en mains un peu complexe (avec la double fenêtre)
- Interface ergonomique
- Gros plus par rapport à Framapad: Possibilité d'insertion d'images et de photos
- 'Wiki (technologie [Mediawiki] le plus souvent)
- Interface peu évidente à prendre en main pour les novices
- Ne permet pas vraiment de travailler à plusieurs personnes en simultané sur une même page
- Très puissant pour capitaliser de l'information dans la durée et pour créer des bases de connaissance
- [Framapad] (technologie [Etherpad])
- Ces outils numériques sont installés et mis à disposition sur des plate-formes, notamment par des organisations comme [IndieHosters] et [Framasoft]. Ces outils peuvent également être installés pour des projets dédiés. Les outils numériques de type googledrive, discord, skype sont très restrictifs sur les possibilités de repartage ou de réutilisation de l'information produite. Ce n'est pas nécessairement critique pour ce qui relève de l'échange instantané (de type chat ou visio) du point de vue de la capitalisation de l'information. Il est par contre rédhibitoire de s'appuyer sur des outils de type googledrive pour capitaliser de l'information et créer des communs (voir [la licence]) et en particulier l'[ancienne version de cette licence - partie 6] pour comprendre l'état d'esprit).
- Les données ou les fichiers produits ont intérêt à utiliser des formats standards pour permettre l'échange entre plate-forme ou entre outils numériques et de faciliter des sauvegardes (Note: la possibilité d'export d'un format à l'autre n'est qu'un pis-aller).
- Le format markdown (md) est un standard utilisé dans les pads, sur github et peut être inséré dans certains sites webs. Il est également lisible facilement par les humains avec un simple éditeur de texte.
3.2- Les licences
- Les licences utilisées sur des documents, en particulier numériques, permettent de définir ce qu'il est possible de faire avec le contenu, et à quelles conditions, en terme de partage et de réutilisation. Cependant, mettre une licence libre sur un document ne le transforme pas pour autant en un Commun. La licence est seulement un outil - à valeur juridique - pour encadrer l'usage d'une ressource.
- Les licences les plus utilisées dans le domaine des Communs sont [les Creatives Commons], mises en place à l'origine pour protéger des oeuvre culturelles (litterature, musique, écrits, ...). Il existe d'autres licences libres, en particulier la GNU licence adaptée pour du code logiciel. Un travail serait à faire pour identifier les licences les plus adaptées pour les ressources du low-tech et plus généralement pour les productions de la Recherche et Développement. La [CERN Open Hardware Licence] est une licence utilisée pour des projets de matériel libre et serait à étudier dans l'approche Low-tech et Commun.
- En pratique, les usages des licences Creative Commons sont détaillées dans plusieurs documents. Voir par exemple [le travail de CoopIST] Coopérer en Information Scientifique et Technique. L'utilisation d'une licence CC est gratuite et ne nécessite pas de démarche spécifique auprès d'un organisme.
- En pratique, partager un document sur internet en ayant la volonté qu'il soit réutilisé et modifié mais sans mentionner une licence est contre productif. En effet, en France ainsi que dans de nombreux pays, sans mention explicite, c'est le [droit d'auteur] qui s'applique et qui empêche formellement le partage et la réutilisation.
- Les [brevets industriels] sont une autre forme de protection juridique de la connaissance. Cependant, une licence libre (licence CC par ex.) protège le document (qu'il soit un écrit, un audio, une vidéo), c'est-à-dire qu'il protège la mise en forme de l'information utilisée mais il ne protège pas le design d'un poêle à bois ou d'un mécanisme low-tech. Le brevet protège lui le design, pour fabriquer un objet, en tant que tel. Le type de protection est différent parce que l'objectif recherché est différent: la licence libre favorise le partage et la réutilisation en gardant la paternité de l'oeuvre (ses auteurs) tandis que le brevet cherche à contrôler l'utilisation du design breveté tout en partageant la connaissance autour de ce design (c'était du moins l'esprit initial du brevet).
3.3- Modèles économiques / valorisation de la contribution
Une des limites, dans la contribution aux Communs, est le temps à consacrer à leur création et leur entretien, surtout pour les Communs de la connaissance et pour l'entretien des organisations de ces Communs parce que ce travail n'a de valeur que sur du long terme. Ce travail reste difficile à faire reconnaitre auprès de la société humaine et à financer et les Communs autour des LT n'échappent pas à cette situation. Il n'existe pas de modèles économiques fonctionnels à grande échelle parce que le recul n'est pas suffisant mais une série d'expérimentation permet déjà de dégager quelques pratiques et des axes d'action, [comme ces rencontres de 2016]] le montrent.
Du point de vue de la valorisation du temps de contribution, 3 aspects peuvent être dégagés:
- comment obtenir des financements, pour des structures ou des personnes
- comment répartir ou distribuer ces budgets
- comment rétribuer les contributeurs (les personnes au final) du point de vue de l'aspect juridique
Quelques outils en expérimentation ou sessions d'échange:
- [Vivre des communs] (ou comment rétribuer la contribution aux communs Vivre des communs: un document explicatif des principes généraux
- [Séminaire “Travailleurs des communs”] de juin 2019 sur des expérimentations de cobudget et de corémunération, également [documenté à la Myne]
- [Open Badge] est utilisé pour reconnaître, valoriser et rendre visible une compétence, un savoir-faire, un savoir-être, un engagement, un rôle, une contribution, une participation, une réalisation, un projet ou tout simplement un intérêt.
- [Corémunération au sein d'un projet d'association]: présente le cadre de fonctionnement de l'association La Compagnie des Tiers-Lieux après deux années d'expérimentation de ce modèle contributif sur la mise en œuvre d'actions pour un budget d'environ 150 000 euros par an.
- [Auto-rémunèration grâce au budget contributif] chez anis-catalyst.org Anis-Catalyst (oct 2020): c'est un outil de rétribution qui permet à un collectif de s’autogérer financièrement de façon transparente et démocratique. C’est un élément clé de l’économie des communs qui permet de créer une troisième voie entre le statut de salarié.e et celui de bénévole.
- Spécifiquement dédié aux low-tech, le '[Fond de Dotation d'Agir Low-tech] est en cours de mise en place pour opérer et financer des projets et faire le lien entre les porteurs de projets, les donateurs, les contributeurs et le public.
3.4- Les structures juridiques
Les communautés peuvent se structurer en s'appuyant sur des structures juridiques mais ce n'est pas une obligation. Pour rappel, ce n'est pas le seul choix de structuration juridique qui va permettre de gérer une communauté avec une gouvernance ouverte cohérente avec l'esprit des communs (on peut très bien créer une association avec une gouvernance pyramidale).
- Les structurations juridiques sont juste des outils... juridiques.
- Les structures en association, en SCIC, en SCOP sont évidemment préférées mais il est aussi possible de s'appuyer sur des SARL ou même des SAS et aboutir également à des gouvernances ouvertes.
- En droit Français, on peut très bien se structurer en association non déclarée (ou [association de fait]) lorsque l'on s'associe autour d'un objectif. C'est une structure qui n'a pas de personnalité juridique mais est légalement reconnue. Il est possible de rédiger des statuts mais, il y a la limite de ne pas pouvoir signer de documents légaux (bail, contrat) et de ne pas pouvoir gérer de l'argent (ouverture de compte en banque, subvention).
4- Exemples de low-tech en Communs
Quelques exemples de low-tech ou de démarches dans cette posture qui sont traités comme des Communs. Cette liste n'a pas vocation à être exhaustive mais à donner des exemples variés pour appuyer les propos de cette page.
4.1- Production de gel hydroalcoolique
- La recette de fabrication a été libérée par son inventeur [Didier Pittet] et [documentée sur différents sites] pour une utilisation libre
- [La Myne] mène différentes actions au travers du programme Epidemyne lors du premier confinement en 2020 et décide en particulier de fabriquer du gel HA. L'expérimentation est relatée sur [un carnet de bord] et sert aussi bien à tracer les étapes qu'à se coordonner au quotidien.
- La communauté de contributeurs, essentiellement une dizaine de Mynois, se coordonne également sur un [canal de discussion dédié sur le chat] de la Myne
- A la fin du confinement, tout le processus de fabrication et d'organisation est partagé avec la [cellule logistique RUSH] pour permettre, en cas de besoin, la production de gel en plus grande quantité et pour favoriser l'appropriation.
- Dans cette posture de fabrication low-tech, on retrouve les caractéristiques des Communs avec:
- l'usage d'une ressource libre (la recette de D. Pittet)
- la production d'une nouvelle ressource sous forme d'une documentation de fabrication et de logistique
- une communauté de contributeurs de la Myne qui s'organise selon des règles discutées via un canal de chat et des visio. Les règles de gestion sont partagées sur un pad public, en particulier la façon dont la production de gel a été répartie et distribuée aux bénéficiaires.
4.2- La maison rustique
- [La maison rustique] est une encyclopédie pratique et exhaustive, rédigée au début du XIXe siècle, sur les travaux à la ferme. De nombreuses pratiques et outils décrits sont proches de l'esprit low-tech.
- Cette encyclopédie a été numérisée par différentes structures et [mise à disposition gratuitement sur internet] avec une qualité moyenne et une impossibilité de faire des recherches par mots clés.
- La [plate-forme wikisource] héberge les pages numérisées et permet de retranscrire les textes dans un format numérique avec un [ensemble d'outils pour suivre le travail collaboratif]
- En plus des contributeurs de wikisource, une [communauté] s'est structurée spécifiquement pour organiser sa contribution et ses règles de travail. Elle s'appuie en particulier sur un [discord].
- On retrouve également ici une ressource libre (l'encyclopédie qui n'est plus soumise au droit d'auteur), une plate-forme liée à wikipédia qui héberge la ressource et garantie sa pérénité et une communauté de contributeurs pour la retranscription avec une gouvernance discutée sur un forum.
4.3- L'atelier paysan
- L'[atelier paysan] conçoit des machines agricoles et organise des formations pour que les paysans apprennent à les fabriquer. Ces plans sont en open source sous licence creative commons (ressource) pour permettre aux paysans de modifier leurs machines et pour que d'autres structures puissent également organiser des formations en s'appuyant sur ces plans.
* Le bureau d'ingénierie de l'Atelier Paysan s'appuie en particulier sur les pratiques des paysans eux-mêmes pour adapter les conceptions des machines agricoles. Les échanges avec cette communauté se font au travers d'un [forum de discussion] et par des rencontres directement sur les terrains agricoles. * La gouvernance de la [structure coopérative est discutée en détails] avec les ingénieurs, paysans, contributeurs & partenaires.
4.4- La Fabrique des mobilités & les low-tech
- La [Fabrique des Mobilités] intervient ainsi comme un accélérateur dédié à un écosystème industriel en mutation. La Fabrique s’appuie sur les structures d’accompagnement existantes (incubateur, accélérateur, etc.) pour augmenter les chances de succès des meilleurs projets, renforçant ainsi l’ensemble de l’écosystème. L’activité des entrepreneurs et des partenaires utilisant les ressources de la Fabrique permettra de générer des “Communs”.
- Le lieu d'échange de la communauté des contributeurs des communs de la fabrique des mobilités est [chat].
- la FabMob héberge un certain nombre de [Communs autour de la mobilité et de la low-tech]
4.5- Open Energy Monitor
L'[Open Energy Monitor] est un système de monitoring de la consommation et de la production d'énergie électrique. Le système est en open-source, complètement documenté sur un [wiki], le code et tous les plans sont hébergés sur un [compte github] (ressources). La communauté d'utilisateurs et de contributeurs de ce système de mesure échange sur un [forum] tant sur le développement que sur la gouvernance.
- Licence de la page wiki
Cette page s'appuie sur des documents issues d'autres documents, en particulier de [Wikipedia](https://fr.wikipedia.org) et d'autres wiki (les liens vers les sources sont mentionnées à chaque fois). En fonction de la licence de ces sources, cette page est donc sous [licence Creative Commons].

