Quelles politiques de santé en commun ?
Contexte
Les politiques municipales joue un rôle important pour garantir la santé et le bien être des habitants. Alors que dans de nombreux territoires, les habitants sont préoccupés par les phénomènes de désertification médicale, la fermeture des petits hôpitaux et des maternités ou encore la privatisation des établissements de santé, une politique de santé en commun nécessite de considérer et préserver le système de soin propre à chaque territoire. Mais une politique municipale de santé en commun nécessite d’aller au-delà de l’organisation du système de soin et agir pour la préservation d’un environnement et un cadre de vie favorables à la santé.
La prise en compte de la santé par les communes est le résultat d’un long processus historique. Il a fallu des années pour commencer à transformer les hôpitaux. A l’origine, les hôpitaux étaient des lieux où l’on enfermait des mendiants, marginaux et exclus pour faire face au phénomène de pauvreté. En 1789, les révolutionnaires se sont insurgés contre ce système d’enfermement. Ils ont alors proposé que l’hôpital soit rattaché à la commune avec une vocation médicale. Mais il a fallu attendre la loi du 7 août 1851 pour poser les prémices du service public hospitalier et près d’un siècle pour démocratiser l’accès à l’hôpital à toute la population qui ne sera effective qu’au milieu du XXème siècle. Evidemment, les hôpitaux ne sont qu’un élément du système de soin. L’ amélioration de la santé et du bien-être de la population nécessite des réflexions plus larges et des initiatives en particulier à l’échelle municipale.
Les politiques municipales de la santé ont émergé à la suite du courant hygiéniste qui a traversé le XIXème siècle. Fortement imprégné de moralisme puritain et de conceptions douteuses sur les classes populaires, le courant hygiéniste a aussi favorisé l’émergence de pouvoirs sanitaires au sein des communes avec la création des bureaux d’hygiène municipaux. Ces initiatives ont préfiguré la loi sur la santé publique de 1902. Au début du XXème siècle, les réseaux du socialisme municipal vont favoriser la circulation des expériences pour une meilleure prise en compte de la santé publique par les municipalités. Mais ces politiques publiques municipales ont souvent été élaborées par des « techniciens » (médecins, ingénieurs, urbanistes…) sans les habitants.
Il faut attendre les années 60 pour que des expériences de santé communautaires émergent en Europe et dans quelques villes françaises dont Grenoble. En 1978, la conférence internationale des soins de santé primaires d’Ama Ata met en évidence la nécessité de développer les soins de santé primaire, c’est à dire « le premier niveau de contacts des personnes, des familles et de la communauté avec les services de santé ». Au delà de la notion des soins de santé primaire, la charte d’Ottawa définit la promotion de la santé comme « un processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur santé et elle est agie par un ensemble de pratiques spécialisées et de stratégies diversifiées visant le changement des comportements humains et des environnements sociaux liés à la santé. La promotion de la santé doit se faire au travers d’une participation effective et concrète de la communauté à la fixation des priorités, à la prise de décisions et à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de planification ».
Le mouvement de la santé en commun s’inscrit dans cette longue durée. Il s’agit d’un processus qui favorise le droit à la santé et la participation des habitants pour favoriser l’émergence de nouvelles politiques municipales de la santé qui passent par l’élaboration de propositions, la mise en oeuvre d’expérimentations concrètes et la circulation des expériences au sein du mouvement municipaliste.
Enjeux
Problématiques
La transition vers une conception de la santé en commun nécessite non seulement un accès à la co-gestion des institutions de santé, mais aussi la reconnaissance des pratiques d’auto-organisation communautaire des soins et de leur accompagnement par la puissance publique comme des modes de production de la solidarité. Propositions Ressources
Favoriser les projets qui visent le bien-être des habitants
Exemple à la Villeneuve de la piscine Iris
Favoriser la participation des usagers dans les établissements médicaux-sociaux
à travers la présence des usagers et des familles dans les conseils d’établissement des institutions sociales et médicosociales.
Elaborer un plan municipal de santé.
Exemple du plan de santé de Grenobler
Créer des centres de santé communautaires dans chaque village et quartier
Expérience des centres de santé communautaire de la Villeneuve
Expérience des centre de santé communautaire à Echirolles
Renforcer les ateliers santé ville (ASV) dans les quartiers populaires
Exemple sur Labo Cités
Développer les initiatives qui visent à promouvoir une alimentation saine et durable (lien avec la thématique alimentation)
Mener une cartographie sensible contre les nuisances sonores
à compléter
Prévenir les risques de santé lés à la qualité de l’air intérieur et extérieur
à compléter
Développer les pratiques sportives
à compléter
Ressources
https://www.grenoble.fr/472-plan-municipal-de-sante.htm
Création des centres de santé communautaires à la Villeneuve de Greneoble, année 70
Création du centre de santé municipale des Epinettes à Evry dans les années 80
Institut Renaudot
Centre de santé communautaire à Echirolles