ROUMICS 2017 - L'Ecole Flottante
Compte-rendu de l'atelier des ROUMICS 2017
Présentation de l'école flottante
Du besoin de résister à l’accélération, et en même temps, du désir de vivre intensément avec nos contemporains, nous imaginons cette école en forme de bulle, de parenthèse, comme un milieu propice pour apprendre à apprendre. Comment faire partie de ce monde liquide ? Être capable de surfer sur la vague avec élégance, de s’organiser collectivement pour hisser la voile dans la tempête ou bien de regarder la mer s’agiter de loin, bien ancrés à l’intérieur de nous-même… C’est une question d’agilité ?
L'école flottante est une démarche expérimentale proposant des rencontres apprenantes sans professeur ni élève, pour partager nos savoirs de pair à pair et explorer les communs. Des questions comme : Qu'est-ce qu'être pirate aujourd'hui ? Les drones ont-ils un regard ? Y a-t-il un modes d'emploi pour tout ? Qu'est-ce qu'on fait devant les écrans ? seront prétexte à des explorations collectives en pratique et en théorie.
Le sujet
La Rémunération libre, est-ce le miroir de la participation libre ?Prix libre, participation consciente et rémunération libre, quelles différences ? Comment mettre en place une discussion ouverte autour de l'argent dans des groupes avec une grande mixité sociale ? Avec 'enjeu de détacher la valeur du prix. Qui devrait être rémunéré et à quelle condition ? Comment décider de ce qui est juste pour soi et par rapport au groupe ? Quel modèle de société se rejoue dans nos manière d'arbitrer le montant d'une contribution ?
Inventaire des tensions
8 participants : Partager une situation de malaise ou de tension que nous avons déjà vécu au moment de donner un prix à quelque chose, à son travail ou celui d'un.e autre. (Nous faisons partons du principe que nos situation de tensions sont de puissants indicateurs de nos pratiques collectives et qu'elles nous permettrons d'être plus intelligents ensemble).
- Problématiques de responsabilité, de posture professionnelle VS légitimité à être payé pour faire quelque chose :
- le salaire des permanents VS la rémunération ponctuelles des intervenants
- En CJS : problème de légitimité à être payé pour les missions d'accompagnement sur le budget dédié aux jeunes.
- Problématique dans les négociations de rémunération entre des personnes de différents statuts administratifs.
- Comment chacun.e fixe le prix qui lui paraît juste ?
- Comment gérer les différences de référentiels, (différences de cultures et modes de vie = différents besoins = estimations individuelles biaisées par son propre jugement de valeur. > On rejoue les catégories sociales excluantes. Comment éviter ça?)
- Rémunération libre : là où on pense faire une place à chacun en quittant un lien de subordination, on quitte aussi un référentiel commun qui fait société (un taux horaire par exemple, ou un régime de droits).
- Sous couvert d'innovation est-ce qu'on ne renforce pas trop les individualités ? Qu'est-ce qui nous protège de rejouer des logiques libertariennes ?
- Problème avec les différences de référentiels en terme de « prix » entre le public et le privé.
- Pour distinguer le prix, il faut savoir distinguer la qualité et la quantité.
- Peur de perdre le vrai sens du bénévolat. Faire reconnaître la valeur d'un travail gratuit.
- Rétribuer, c'est reconnaître la valeur, ce n'est pas obligatoirement financier, on peut être rétribué en nature mais alors comment on évalue un prix en temps, en matériel, en nourriture ? Qu'est-ce qui vaut plus ou moins ?
- Est-ce qu'il faut faire l'équilibre entre de qu'on donne et ce qu'on reçoit ?
- Peur de se mettre à donner un prix à tout !
- Pourquoi est-ce qu'on a tout le temps besoin de plus de transparence ? VS est-ce que ça alimenterait la suspicion envers l'autre ?
- Peur de laisser n'importe qui prendre la part qu'il veut.
- Qu'est-ce qui fait qu'on préfère ne pas savoir ou tout savoir ?
- A l'école, tout le monde travaille et y en a qu'un qui est payé.
- Pour calculer combien donner un prix libre, on préfère ne pas savoir combien ça coûte, sinon on culpabilise de ne pas pouvoir donner assez, pourquoi ?
- Calculer un prix par rapport à un besoin social c'est oublier toute la part de l'impact environnemental de nos pratiques.
- Communs, dispositifs contributifs, œuvres collectives, y a-t-il des droits d'auteurs collectifs dans les communs ?
- Puisque toute action collective ne peut exister seule, est-ce que toutes les parties prenantes devraient être rétribuées ? Et comment ? Peut-on se demander simplement de quoi on sort enrichis ?