Temps des Communs
Faire émerger des assemblées et des chambres des communs dans la foulée du Temps des Communs
Texte de Bernard Brunet
Du 5 au 18 octobre 2015 de nombreux événements et rendez-vous devraient permettre de donner à voir la diversité et de comprendre la richesse des communs au sein des territoires locaux.
Les dynamiques d’acteurs locaux stimulées à cette occasion pourraient constituer l’opportunité de lancer la création d’assemblées des communs :
- Constituées à l’échelle locale des « porteurs de communs » que sont par exemple les tiers-lieux, les jardins partagés, les projets d’habitat coopératif, une foncière comme « Terre de Liens », des monnaies complémentaires, les producteurs et diffuseurs d’œuvres du domaine public, les développeurs de logiciels libres, une épicerie coopérative, un fournisseur d’accès à Internet associatif et citoyen, une régie de quartier, une conciergerie solidaire, un dispensaire social, une université populaire…
- Se donnant comme objectif de coordonner et populariser l’accès, la défense contre les enclosures et le développement des communs sur leur territoire, en élaborant puis en faisant vivre démocratiquement une charte sociale des communs…
- Susceptibles de proposer aux pouvoirs publics d’assumer la gestion citoyenne et responsable de certains communs (espaces publics, agriculture dans la ville, tiers-lieux publics, salles associatives, espaces de gratuité…)…
- Susceptibles de proposer également aux entreprises une relation coopérative gagnant – gagnant, grâce à la création d’une « chambre des communs » permettant à celles-ci de participer à la rémunération des communs, en contrepartie de leur utilisation des ressources et savoirs partagés issus des communs…
Le projet de créer dans les territoires des assemblées et des chambres des communs ouvrirait ainsi la perspective d’une nouvelle organisation sociale où la société civile trouverait toute sa place, non plus seulement comme faire-valoir démocratique au sein d’instances participatives, mais bien comme acteur central d’un système de gouvernance tripartite citoyens – pouvoirs publics – entreprises.
Véritable alternative au dialogue devenu stérile entre l’État et le Marché, les assemblées des communs permettraient aux citoyens de s’impliquer localement dans la gestion des ressources du vivre ensemble, sans remettre en cause directement l’utilité de des élus et des entreprises, favorisant ainsi l’amorce d’un processus de transition soutenable.