04/07/2023 : Ce wiki entre dans un processus de compostage. À l'origine de cette décision : le constat que le wiki n'est plus du tout utilisé depuis des mois + le manque de temps pour le maintenir et l'améliorer.

Ce processus se fera en 3 étapes :

  • juillet-août-septembre : cette bannière est mise en place pour prévenir les utilisateurices et leur laisser le temps de s'organiser
  • octobre-novembre-décembre : il ne sera plus possible de se connecter au wiki
  • à partir de 2024 : une archive statique du site restera en ligne à la même adresse, sur le même principe que forum.lescommuns.org.

Vous pouvez désormais utiliser yeswiki.lescommuns.org, soit sur le site principal pour des pages ponctuelles (exemple) soit en ouvrant un wiki dédié à votre projet. N"hésitez pas à venir sur le canal de chat communs_wiki pour échanger à propos de ce processus.

Compte rendu fablabs communs

De Wiki des communs

Échanges fablabs et communs - 06 mai FabFestival

Désolé, je n'ai pas noté les noms des interventions, j'ai donc simplement les contenus des échanges ci-dessous.

Introduction par Bernard Brunet

Notre temps d'échange se tient dans « la nacelle », objet créé et inaugurée lors du Remix des Arènes qui s'est déroulé à Toulouse pendant le Temps des Communs. Le quartier des Arènes a été conçu comme un hub multimodale mais n'est dans la réalité pas pensé pour les gens et sa conception est éloignée des usages réels.Durant le Temps des Communs,c'est une trentaine d'événements qui se sont inscrits dans le cadre du festival, et plus d'une dizaine de propositions interactives autogérées par les réseaux de Commoners Toulouse qui ont émergée du Remix des Arènes.

Il y a une dizaine de jours, Michel Briand a mis en lien le réseau des Communs et le collectif Toulousain avec Emmanuelle Roux qui vient d'entrer au CNNUM avec un background important autour des FabLabs. Prenant place au CNNUM dans une nouvelle configuration, elle a souhaité provoquer ce temps de rencontre entre le réseau des FabLab et le mouvement des Communs.

Mise en contexte par Emmanuelle Roux

Emmanuelle est impliquée dans le mouvement maker depuis 2010 (1er THSF en 2011) et entre temps a accompagné de nombreux projets autour des fablabs . Aujourd'hui elle est entrée nouvellement au Conseil National du Numérique (CNNUM).

Le CNNUM. C'est une instance qui réunit 30 « personnalités » nommées sur décret présidentiel pour éclairer et contribuer à une stratégie politique française liée au numérique. Malgré cette nomination par décret présidentiel, c'est une instance indépendante (c'est la troisième configuration du CNNUM après une seconde qui a fournit un extraordinaire travail - rapport ambition numériques notamment), passionnant et pas trop technique- présidée par Benoit Thieulin. Ce rapport a été pensé et conçu à travers une plate-forme collaborative et beaucoup de temps présentiel collaboratif /auto-organisés sur les régions. C'est ce rapport qui a été à l'origine entre autre du projet de loi sur le numérique. Le CNNUM se définit comme « le Lobby de ceux qui n'en n'ont pas », il peut proposer des amendement et des ajustements autour de certaines loi concernées par le numérique. Pour l'année à venir du moins, suite au second CNNUM, un fort lien avec les ministères crée de nombreuses portes d'entrée. Il n'a pourtant aucun pouvoir de décision, mais finalement une forte capacité de lobbying. Comme contre exemple, rappelons qu'un amendement proposé sur les communs a été rejeté vivement par E. Macron et M. Valls.

Derrière ses membre, le CNNUM dispose d'un secrétariat général (rapporteurs) qui font le lien entre les lois actuellement débattues et des éléments possibles d'y pousser en terme de vision politique numérique. Exemple du droit à la contribution à des projets opensource dans le cadre de la loi travail autour duquel un amendement a été proposé mais non retenu. Par contre cela a permis au débat d'exister . . . pour aller demain vers un revenu universel ? Le secrétariat général est constitué de personnes très jeunes et ils sont très à l'écoute et en avance sur questions de contribution, de revenu universel minimum, des communs,…. Le texte « Nouvelle trajectoire » durant la loi travail a été cité et il y a un intérêt d'avoir un retour du mouvement FabLab sur ce sujet.

Aujourd'hui, Emmanuelle a envie de pousser le sujet de la contribution à de nombreux titres : la réinvention d'un nouveau contrat social est nécessaire et sujet devrait intéressé le CNNUM qui aborde notamment les plate-formes collaboratives autour des Communs. Lors d'une réunion il y a un mois et demi, il a été question d'assemblée des Communs, du temps des Communs, etc. Elle a découvert la mailing liste d'échange autour des Communs avec un grand nombre d'acteurs mais qui pose la question de leur structuration tout en assumant leur hétérogénéité. Au delà, certains commoners poussent des amendements ces derniers mois, qui font parfois référence aux FabLabs, mais sans qu'il y ait de lien avec les intéressés. Cela pose aujourd’hui la question des ponts à créer entre ces communautés autour de trois sujets :

  • Meilleure compréhension des Communs. Les communs c'est quoi ? Les chambres des Communs ? Structure de ce mouvement ?
  • L'appropriation des enjeux politiques et sociaux du numérique (au sens du vivre ensemble), notamment ceux du CNNUM autour de la Littératie Numérique. Comment dans le milieu FabLab favoriser l'appropriation de ces notions et des textes associés afin de permettre au mouvement de se positionner sur ce qui y est écrit.
  • Réflexion autour du statut de contributeur. Le choix de certains Labs d'être sous forme d'entreprise privée pose problème tout simple : comme il n'y a pas le droit d'avoir de bénévoles, comment faire pour être dans la légalité des contributeurs extérieurs à la société ?

Nous avons définis un ordre du jour autour de deux éléments :

  • Où en sont les réseaux des Communs aujourd'hui ?
  • Le positionnement « politique » des FabLabs
  • Comment s'allier pour porter des sujets ensemble : réseau des Communs / des fablabs. Comment aider ces réseaux à se structurer collectivement dans leur diversité ?

Où en sont les Communs aujourd'hui ?

Les biens communs, ou tout simplement communs, sont des ressources, gérées collectivement par une communauté, celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver, développer et pérenniser cette ressource.

Des logiciels libres aux jardins partagés, de la cartographie à l'énergie renouvelable, en passant par les connaissances et les sciences ouvertes ou les AMAPs et les épiceries coopératives, les "Communs" sont partout !

En d'autres termes on peut définir les communs comme une ressource (bien commun) plus plus les interactions sociales (économiques, culturelles et politiques) au sein de la communauté prenant soin de cette ressource.

On peut aussi définir les biens communs comme la recherche par une communauté d'un moyen de résoudre un problème en agissant au bénéfice de l'ensemble de ses membres.

Il est important de noter que la définition des communs est un chantier à part entière toujours en cours, à l'image de leur diversité. Les Communs définissent les modalités de défense des enclosures par l'état ou le secteur privé. L'idée de l'assemblée des Communs, c'est se retrouver à l'échelle de territoires locaux pour se donner les moyens d'identifier les Communs qui se reconnaissent dans cette notion et d'organiser l'écriture d'une charte sociale qui a vocation à être écrite en droit souple qui puisse évoluer et soit écrite par les usagers. L'enjeu est aussi de documenter des formes de gouvernance. La question de l'articulation avec la sphère marchande se pose dans ces espaces, et fait naître l'idée d'une chambre des communs pour articuler les acteurs économiques qui vont contribuer ou utiliser des communs afin que chacun puise équilibrer une réttribution en faisant le ratio entre son usage et sa contribution (système de rétribution réciproque,… monnaie complémentaire / blockchain ?).

A Toulouse suite au Temps Des Communs, il a été convenu de lancer ce projet avec l'ensemble du groupe (trentaine d'acteurs à Toulouse). Quatre chantiers au programme depuis :

  • cartographier les Communs (avec l'aide de la plate-forme Communecter)
  • écrire une charte sociale
  • organiser des Commons Party à l'image des Linux Party (passer à l'acte, passer à un commun sur place et y être accompagné,…)
  • et autour de la question de Chambre des Communs (étroite collaboration avec Lille sur ce sujet).

Aujourd'hui, des assemblées des Communs se constituent dans plusieurs villes (voir l'article L’émergence des Assemblées des Communs en France.

Lorsque l'on travaille sur la question de Communs, on parle notamment de documentation ou de droit d'auteur,… mais on aborde pas nécessairement le thème des Communs en tant que tel. L'enjeu aussi pour les fablabs est de s’ouvrir à ces autres composantes de l'écosystème (Communs, transition-s), au delà de simples lieux avec des machines et où on fabrique.

Outils réseau des Communs :

  • Liste de discussion des assemblées / liste de discussion échanges (Voir les listes)
  • Constitution de bases de données conséquentes autour des Communs (notamment dans Communecter.
  • Traduction blog de la P2P.

=> cristallisation de tout ça à Brest au forum des usages collaboratifs. Faire découvrir aux commoners que les FabLabs peuvent être des lieux de focalisation.

Le positionnement politique des FabLabs

Le positionnement / affichage politique des FabLabs est peu structuré : des questions de littératie numérique, de liberté sur internet, de Communs de la connaissance sont présentes dans les faits ; Mais elles ne sont jamais posées et revendiquées en tant que telles alors même que les enjeux de Lobbying citoyen sur le sujet sont énormes. Que l'on mette le mot que l'on souhaite, mais il est peut-être pertinent pour les Lab de s'approprier un minimum les Communs et de créer des porosités entre ces mondes pour être en capacité de porter une voix commune selon les sujets. Il leur faut formaliser et afficher clairement leur pensée politique du numérique ET des modes d'organisation qu'ils revendiquent. L'exemple d'un modèle de fablab qui accueil des décrocheurs scolaires (inspiré en partie de la médiation développée au Quebec) est présenté : il se moque de la couleur politique mais trouve intéressant de réfléchir à comment faire pour faire rentrer des publics mixtes dans les Labs. Le public est dans la réalité peu mixte, il y a des ponts à faire, qu'est-ce qu'on fait de ces jeunes ? Le travail va éclater / muer : si on forme ces jeunes, est-ce qu'on le fait de la me manière qu'avant, sans prendre en considération les mutations (notamment induites par le numérique) à l’œuvre ?

La présentation du Maker Tour met bien cela en évidence : sur les photos, uniquement (ou quasi) des hommes blancs d'age moyen. L'e-inclusion pas uniquement des gamins du fond des quartiers, mais élargis à toutes les tranches et espaces de vie (porter nos pratiques ailleurs). Exemple : organiser commons party en lien avec des Labs ? Entendue suite à un article sur Makery et plutôt désolant : « au fabLab on fait pas de politique, on fait des objets » ; il faut assumer une vision politique des FabLab, mais pas politicienne : la politique au sens du vivre ensemble.

La journée d'hier prouve que les fablabs font du commun sans le savoir. Il font vivre des systèmes de gouvernance différents, etc. Tout cela participe à l'esprit de gérer une ressource commun commun. Il faut une prise de conscience qu'ils créent des Communs. Expérience de BiblioDebout : cela n'a pas été fait avec la volonté de créer des Communs, mais c'en est le résultat. Ce sont les deux qui s'entre nourrissent, avec ou sans conscience de ça : la théorie doit redescendre sur du terrain, et le terrain nourrit la théorie.

Manque une définition plus claire des fablabs et de leur projet politique. Alors qu'ils ont une philosophie qui va bien au-delà de l'usage des imprimantes 3D.

La nacelle est née de la rencontre entre deux personnes et de la conviction de créer une boucle entre échanges sur le terrain et plateformes web ; C'est un mobilier mobile, facilement montable qui vise à créer un réseau social physique de nacelle relié à Communecter. C'est un tiers-lieu mobile.

Déplacer les nacelles dans différents quartiers / territoires est imaginé : trois expérimentation en prévision avec volonté de faire contribuer tous les acteurs qui ont volonté de proposer des choses dans les nacelles. Question se pose : les nacelles doivent-elles être un commun ? Les créateurs souhaitent en vivre, mais comment le laisser ouvert ? Volonté pouvoir fabriquer / travailler à un modèle autour de ça ?


Des idées de ponts à créer

Le maker ne sait pas forcément documenter : ce n'est pas celui qui fait qui documente => lien commoners ? Si des gens des communs pouvaient venir documenter dans les fablabs ? Cela créerait un croisement par le faire.

Les Communs existent depuis longtemps. Mais la théorie des Communs actuelle se fait dans un contexte de nouveaux risques élevés d'enclosure vis à vis de la donne changée par le numérique.

Il faut revenir aux origines du net qui est à la base un commun et en train de courir de gros risques d'enclosure. C'est cette défense là que les FabLabs peuvent afficher dans un premier temps et qui ferait fort lien aux Communs.

Les FabLabs peuvent être de magnifiques laboratoires d'expérimentation : comment une communauté de jardin partagé peut aller au FabLab fabriquer ses bancs, outils,… ? Un FabLab est un tiers-lieu, une terre d'accueil pour des réunions. Les FabLabs n'ont pas été identifiés comme étant des acteurs de ces écosystèmes des commoners/ acteurs transition,…

Proposition de définition étoilée des fabLabs : c'est un point qui rejoint un réseau et décide de partager ce qui est pensé ici pour que ça puisse être reproduit ailleurs. La notion de réseau distribué de micro-production y est prégnante. Un FabLab ne peut fonctionner qu'avec des machines numériques qui peuvent produire des plans partagés sur internet. Actuellement 600 points dans le monde.

En réalité peu de fablabs sont ouverts sur l'extérieur. (en entreprise ou dans les écoles notamment). Notion de tiers-lieu et d'accès à des personnes extérieur à la structure d'accueil présent dans la charte.