Les AMAPs sont elles des communs ?
Voir l'atelier Initiation aux communs
Selon les conditions de Benjamin Coriat
- l'AMAP est un bien ou une ressource partagée (production d'un ou plusieurs agriculteurs), avec une communauté autour de chaque AMAP composée de consommateurs et de producteur(s)
- avec un régime de propriété particulier et original définissant les droits et les obligations (faisceaux de droit : propriété privée de l'agriculteur en règle générale liée au statut particulier du métier, droits et engagements à la fois des consommateurs et des producteurs),
- système de gouvernance semblant garantir la soutenabilité du commun, autant dans l'organisation du réseau des AMAPs que dans chaque AMAP (renouvellement des groupes de bénévoles lors de chaque distribution par exemple).
Selon les 6 ingrédients pour faciliter le développement d'un "commun libre"
Il faudrait sûrement aller plus loin dans la connaissance des AMAP, et notamment sur les différents niveaux - relation consommateur / producteur, réseau des AMAPs -, pour se faire une idée plus précise (sachant que chaque AMAP a son fonctionnement propre et choisit ses partenariats), mais tous les signaux semblent être au vert :
- Gouvernance : les comités de bénévoles semblent correspondre tout à fait à l'esprit de s'approprier le commun sans réduire l'initiative individuelle
- Contribution : tout consommateur peut proposer sa contribution à tout moment, et sous la forme qu'il désire. Boîte à idées (évaluées par le Conseil d'Animation), participation volontaire aux travaux de récolte et entretien des parcelles (coordonné par l'agriculteur), etc.
- Partage : l'expérience a été mutualisée dans un réseau des AMAPs qui favorise la réplication et la diffusion du principe (Mouvement Inter-Régional des AMAP par exemple).
- Juridique : peu d'informations durant cette étude de cas, cela vaudrait le coup de creuser un peu plus loin. Par exemple : Les Amap : un cadre juridique original, hybride, complexe, façonné par l'autorégulation - Karine Le Rudelier (Cairn.info).. Une charte des AMAP garantit le respect d'un certain nombre de règles quant au fonctionnement ; un contrat est signé par l'amapien garantissant le respect des droits et devoirs (participer à un nombre minimal de distributions, aux travaux des champs...)
- Financement : la logique de financement est la base même du principe de l'AMAP, un contrat permettant à des consommateurs d'assurer à un producteur un travail serein et de qualité en s'engageant à l'avance sur l'achat de produits frais et de qualité
- Partenaires : partenariats avec acteurs privés et publics ? Comment ? C'est variable d'une AMAP à une autre. Pour prendre l'exemple de Vascq'Amap : il y a des distributions communes avec les "Givrés d'oranges" ; un producteur laitier produit pour cette Amap (ainsi que pour d'autres) ; la distribution a lieu dans un Centre Social qui met à disposition des locaux ; l'AMAP ne prend pas en charge l'acquisition de matériel mais peut aider à mettre en place un financement participatif (ou autre)... Une épicerie solidaire peut récupérer les cabas des amapiens absents.